Calais: Londres appelle la France à protéger les mineurs

Le gouvernement britannique a appelé jeudi la France à protéger “comme il se doit” les mineurs toujours bloqués dans la zone de Calais, suscitant la “surprise” des autorités françaises qui ont rappelé les Britanniques à leurs “responsabilités”. Selon un communiqué du gouvernement, la ministre de l’Intérieur Amber Rudd s’est entretenue avec son homologue français Bernard Cazeneuve pour “insister sur le besoin des enfants qui se trouvent toujours à Calais d’être protégés comme il se doit”.
“Des centres spéciaux ont été prévus ailleurs en France pour s’assurer que cela soit le cas”, a ajouté la ministre.
Les ministres français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du Logement, Emmanuelle Cosse, ont fait part en soirée de leur “surprise” dans un communiqué commun.
Ils ont rappelé que “ces personnes (…) poursuivaient un projet migratoire d’installation au Royaume-Uni” et que la France, “fidèle aux engagements internationaux qu’elle a pris, a assumé ses responsabilités dans un esprit de solidarité et sans jamais se dérober”.
Depuis le 17 octobre, et durant le démantèlement de la “Jungle” de Calais, 1.451 mineurs ont ainsi été “mis à l’abri” en France, tandis que le Royaume-Uni a accepté d’accueillir 274 mineurs isolés, ont-ils souligné.
“Les mineurs ayant des liens familiaux au Royaume-Uni ont droit, en vertu du règlement Dublin III, à bénéficier de la réunification familiale dans ce pays”, ont-ils ajouté, en rappelant également “les dispositions adoptées le 25 avril 2016 par le parlement britannique par amendement à la loi sur l’immigration (qui) prescrivent le même bénéfice pour les mineurs isolés dont l’intérêt supérieur est d’être accueillis au Royaume-Uni”.
“Les ministres français souhaitent (…) que le Royaume-Uni prenne rapidement ses responsabilités et accueille ces mineurs, qui souhaitent être transférés au Royaume-Uni”, conclut le communiqué.
Les pelleteuses ont entamé jeudi la destruction de la “Jungle” de Calais, quasiment désertée. Entre 6.400 et 8.100 personnes y vivaient encore la semaine dernière, principalement venues d’Afghanistan, du Soudan et d’Érythrée.
Le bidonville s’est vidé de la plupart de ses habitants, mais des migrants, dont des mineurs, ont encore passé la nuit de mercredi à jeudi devant les portes fermées du centre d’accueil pour mineurs qui borde la “Jungle” de Calais.
Jeudi matin, peu avant le début du déblaiement, une centaine de migrants s’étaient massés devant le centre de transit. Ils se disaient tous mineurs, dans l’espoir d’être accueillis en Grande-Bretagne.