Burkina: Ouagadougou soumise à une distribution alternée d'eau dès mardi

Ouagadougou, la capitale du Burkina sera soumise dès la semaine prochaine à une distribution “alternée” en eau pour faire face aux difficultés d’approvisionnement, ont indiqué samedi des responsables du ministère de l’Eau. “Le gouvernement a décidé de procéder à une distribution alternée de l’eau sur douze heures dans la capitale afin de faire face au déficit d’approvisionnement en eau potable”, a déclaré à la presse le ministre de l’Eau et de l’Assainissement Niouga Ambroise Ouédraogo.
“Dès mardi, on va donc (…) donner à une partie de la ville l’eau à une période donnée et par la suite on repassera à l’autre partie de la ville”, a expliqué à l’AFP le directeur général de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) Hamado Ouédraogo.
La capitale burkinabè avec près de deux millions d’habitants connaît une grave pénurie d’eau depuis plusieurs semaines. Des quartiers peuvent passer trois à cinq jours sans eau.
“A partir d’une heure du matin, je veille à la fontaine avec mes deux filles en attendant que l’eau vienne. On peut rester jusqu’à 5 heures sans avoir la moindre goutte d’eau”, déplore Haridjata Samandoulgou, habitante du quartier de la Patte d’oie, au sud de Ouagadougou. De jour comme de nuit, des bidons et des barriques sont alignés aux abords des fontaines publiques en cette période de canicule où les températures oscillent entre 40 et 45°.
La pénurie d’eau qui a débuté en 2013, s’est accentuée en raison des fortes chaleurs exceptionnelles que le pays enregistre cette année et de la poussée démographique, a ajouté le directeur général de l’ONEA. Le déficit en eau est passé de 28.000 m3 à 70.000 m3, a-t-il précisé.
Outre la distribution alternée de l’eau, l’ONEA a pris des “mesures d’urgence” consistant en la réhabilitation de forages publics dans la ville de Ouagadougou. Le gouvernement compte également augmenter les capacités de production du barrage de Ziga, principale source d’approvisionnement de la capitale en eau potable située à une trentaine de kilomètres au nord.
Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre et enclavé est largement tributaire de la pluviométrie aussi bien pour l’agriculture, l’élevage que pour l’approvisionnement des hommes en eau potable.
Le président Roch Marc Christian Kaboré, élu en novembre dernier a promis “zéro corvée” d’eau aux populations notamment aux femmes, principales pourvoyeuses des ménages en eau.