Brésil: 83 demandes d'enquête contre des politiciens dans le cadre du scandale Petrobras

Le procureur général du Brésil a demandé mardi à la Cour suprême (STF) l’ouverture de 83 enquêtes contre des politiciens dans le cadre du méga-scandale de corruption Petrobras, sans dévoiler les noms des personnes visées. Cette requête a pour base les “accords de collaboration noués avec 77 cadres des entreprises Odebrecht et Braskem”, accusées de truquer les marchés publics de la compagnie pétrolière d’État Petrobras, a expliqué le bureau du procureur Rodrigo Janot dans un communiqué.
En plus des 83 dossiers envoyés à la Cour suprême, seule habilitée à juger les ministres et parlementaires jouissant de l’immunité, 211 autres demandes d’enquêtes ont été émises auprès d’autres instances judiciaires.
Le géant du BTP Odebrecht, dont Braskem est une filiale pétrochimique, est au coeur du vaste système de versement de pots-de-vins que les plus grandes entreprises du bâtiment du pays avaient monté pour obtenir des marchés surfacturés. Quelque six milliards de réais (près de deux milliards de dollars) de Petrobras ont été détournés, alimentant entre autres les caisses noires de partis politiques et d’élus de tous bords.
Les confessions explosives d’Odebrecht sont encore sous le sceau du secret judiciaire, qui pourra être levé prochainement par le STF. Certaines d’entre elles ont néanmoins fuité dans la presse, incriminant directement des proches du président conservateur Michel Temer, qui a pris le pouvoir en 2016, après la destitution controversée de Dilma Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics.