Brexit – Londres va suppléer les subsides de l'UE versés aux agriculteurs et à la recherche

Le gouvernement britannique a annoncé samedi qu’il comptait verser aux agriculteurs, aux chercheurs et aux projets d’infrastructures les mêmes subventions que celles accordées par l’Union européenne (UE), dans l’espoir d’endiguer les craintes de ces secteurs nées du vote favorable au Brexit le 23 juin. L’enveloppe totale pourrait se monter à environ 4,5 milliards de livres (5,2 milliards d’euros) par an, selon le ministre des Finances Philip Hammond qui a annoncé la mesure. Elle concerne le secteur agricole jusqu’en 2020, les projets d’infrastructures approuvés avant le budget rectificatif d’automne dernier, ainsi que les projets de recherche universitaires couverts par Horizon 2020, un programme européen pour la recherche et l’innovation.
Lors de la campagne référendaire, les tenants du maintien du Royaume-Uni dans l’UE avaient précisément mis en exergue les bénéfices financiers que retirent des secteurs-clés comme l’agriculture et la recherche scientifique de l’appartenance de leur pays au bloc.
“Nous sommes conscients que, dans tout le Royaume-Uni, nombre d’organisations bénéficiant de fonds européens ou qui s’apprêtent à en bénéficier souhaitent avoir des garanties quant aux flux de financement dont elles vont bénéficier”, a déclaré M. Hammond dans un communiqué.
Parmi les projets couverts par la mesure de Londres figure un nouveau complexe de l’université de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre, consacré à la recherche sur le graphène, un matériau très prometteur notamment pour le matériel électronique de consommation courante, et qui bénéficie d’une enveloppe de 5 millions de livres (5,78 millions d’euros) versée par le Fonds européen de développement économique et régional.
Londres reste maître du calendrier pour activer l’article 50 des traités européens sur les modalités de sortie de l’UE. Une fois la demande déposée, les négociations devront s’achever dans un délai de deux ans, ce qui rend possible un départ de la Grande-Bretagne à l’horizon 2019.