Brésil: violentes manifestations anti-austérité à Rio de Janeiro

De violents heurts ont éclaté mercredi devant l’assemblée législative de Rio de Janeiro, lors d’une manifestation contre les mesures d’austérité proposées par le gouvernement de cet Etat du sud-est du Brésil, au bord de la faillite. En plein centre-ville, la police antiémeute tentait en début d’après-midi de disperser ces centaines de manifestants avec du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes.
Les manifestants, en grande majorité des fonctionnaires, étaient pour la plupart pacifiques, mais certains ont été vus en train d’essayer de casser les barrières de protection censées fermer l’accès à l’assemblée. Un autobus a été incendié par un groupe de jeunes au visage masqué.
De nombreuses rues attenantes ont été fermées au trafic et de nombreux commerces ont fermé avant l’heure, le jour où l’assemblée reprenait ses activités pour la première fois de l’année, après les vacances parlementaires.
Parmi les manifestants se trouvaient des employés des services sanitaires, des fonctionnaires retraités et même des agents de police, qui ne recevaient pas la totalité de leur salaire depuis des mois.
“Nous n’avons pas été payés pour les heures supplémentaires depuis juillet, y compris toutes celles que nous avons dû effectuer pendant les jeux Olympiques”, s’est insurgée une policière, Leticia. “Le 13e mois n’a toujours pas été payé et nous sommes déjà en février”, a-t-elle ajouté.
Pour faire face à une crise sans précédent, les autorités locales de Rio ont noué fin janvier un accord avec le gouvernement fédéral pour obtenir des aides financières, moyennant l’adoption de mesures d’austérité.
Parmi ces mesures, une augmentation de 11 à 14% des retenues sur les salaires pour contribuer au système de retraites, la réduction du nombre de fonctionnaires, l’annulation de programmes sociaux et la privatisation de l’agence locale de traitement des eaux.