Brésil: des accusations contre Rousseff ajoutées au dossier Petrobras

La Cour suprême du Brésil a décidé d’inclure dans le dossier d’enquête sur le réseau de corruption Petrobras les accusations envers la présidente Dilma Rousseff d’un sénateur ayant passé un accord avec la justice. La décision, prise mercredi soir par un juge du Tribunal suprême de justice (STF), rajoute aussi au dossier d’autres accusations, du même sénateur, à l’encontre du prédécesseur et mentor de Mme Rousseff, Luiz Inacio Lula da Silva, et de son actuel vice-président, Michel Temer.
Le sénateur Delcidio Amaral, ancien chef du groupe sénatorial du Parti des travailleurs (PT, gauche) au pouvoir et lui-même mis en examen dans l’affaire Petrobras, avait accusé la présidente de gauche d’avoir “hérité et bénéficié directement” de ce réseau de pots-de-vin, dont selon lui elle “savait tout”.
Il avait aussi affirmé que Lula dirigeait ce système frauduleux et que Michel Temer était également impliqué. Tous trois ont nié leur implication.
Le procureur général Rodrigo Janot avait demandé au STF de prendre en compte certaines de ces déclarations, formulées dans le cadre d’un accord en vue d’une réduction de peine.
Ce nouvel épisode judiciaire survient alors que Dilma Rousseff est menacée de destitution, après le vote des députés en ce sens, qui devra être validé en mai par le Sénat pour qu’elle soit écartée temporairement du pouvoir.
Accusée par l’opposition de maquillage des comptes publics pour cacher l’ampleur des déficits, Mme Rousseff n’a en revanche jamais été visée directement par la justice dans le cadre du méga-scandale de corruption Petrobras qui éclabousse sa coalition.
Si elle est destituée, c’est Michel Temer qui la remplacera jusqu’aux élections générales de 2018.