Bélarus: perquisition dans les locaux de la TV d'opposition Belsat

La police bélarusse a mené vendredi une perquisition dans les locaux de la TV d’opposition Belsat, quelques jours après l’arrestation d’une centaine de personnes lors de manifestations contre le président Alexandre Loukachenko. Des policiers ont procédé à une fouille des bureaux de Belsat, a indiqué Ales Zalevski, l’un des journalistes de cette chaîne de télévision, dont le siège est en Pologne et qui est diffusée au Bélarus sans autorisation officielle du gouvernement.
Cette perquisition est liée à la plainte “d’un homme d’affaires sur l’utilisation de la marque, car une entreprise s’appelle Belsatplious à Minsk”, a indiqué l’Association des journalistes du Bélarus, sans donner davantage de détails.
En 2014, la justice avait donné raison à cet homme d’affaires, interdisant à Belsat d’utiliser ce nom au Bélarus.
“Il s’agit d’une excuse”, a dénoncé sur les ondes de la radio RFE/RL la directrice de Belsat, Agnieszka Romaszewska-Gusy. La confiscation de neuf ordinateurs par la police “va compliquer notre travail”, a-t-elle regretté.
Belsat a couvert les manifestations ayant eu lieu samedi au Bélarus, au cours desquelles une centaine de manifestants ont été arrêtés, dont deux caméramen de la chaîne, Alexandre Borozenko et Ales Lioubentchouka.
Le procès de ce dernier doit se tenir lundi, selon M. Zalevski, qui a précisé que la police avait “tout saisi” dans son bureau.
Mi-mars, une autre journaliste de Belsat avait été condamnée à une amende de 690 roubles bélarusses (environ 340 euros) après avoir couvert une manifestation contre le gouvernement, à Orcha, dans l’est du pays.
En décembre 2010, la police bélarusse avait déjà mené une perquisition dans les locaux de Belsat.
Ces dernières semaines, des manifestations ont rassemblé dans plusieurs villes du Bélarus des milliers de personnes qui appelaient à la démission d’Alexandre Loukachenko, qui dirige sans partage le Bélarus depuis 1994.
La répression d’une manifestation samedi à Minsk tranche avec la détente observée depuis un an et demi sur fond de rapprochement avec l’Union européenne, qui a ainsi levé la plupart des sanctions économiques prises contre ce pays. Bruxelles a depuis sommé Minsk de “libérer immédiatement” les manifestants interpellés.