Belgocontrol encore indemnisé en 2016 pour ses services aux aéroports régionaux

Le contrôleur aérien Belgocontrol recevra également en 2016 une compensation du gouvernement pour les services fournis aux aéroports régionaux, indique le patron de Belgocontrol Johan Decuyper dans une interview. Un arrêté royal doit encore être publié cette année sur le sujet. Belgocontrol a subi des pertes pendant des années, n’étant pas rémunérée pour les services de navigation fournis aux aéroports régionaux. En 2014, la perte de recettes subie par l’entreprise était de 4,9 millions d’euros à Brussels Airport, et de 20,3 millions dans les aéroports régionaux, pouvait-on lire dans le dernier rapport annuel.
En 2015, la donne a changé: les autorités fédérales ont indemnisé Belgocontrol pour les services fournis aux aéroports régionaux. Le montant étant de 24 millions d’euros pour l’année 2015.
Chaque année, ce financement doit être fixé dans un nouvel arrêté royal. Le projet d’arrêté royal pour 2016 a entre-temps été approuvé par le conseil des ministres, mais doit encore paraître au Moniteur. Il prévoit dans tous les cas une compensation similaire en ordre de grandeur à celle de 2015.
A Brussels Airport, les usagers (donc les compagnies aériennes) s’acquittent de 75% des coûts, tandis que dans le cas des aéroports régionaux, ceux-ci sont entièrement supportés par les autorités.
Selon Decuyper, l’indemnisation des coûts est tout simplement une “conditio sine qua non”, un impératif pour garder la société à flot.
Dans le même entretien, le patron de Belgocontrol a laissé entendre que la recherche d’une collaboration poussée avec la Défense est proche de son aboutissement. “Le ‘businesscase’ sera bouclé fin janvier”, assure-t-il. Il pourrait en ressortir un déménagement de certains gestionnaires militaires du trafic aérien vers le centre de Belgocontrol de Steenokeerzeel.
Decuyper insiste encore sur la nécessité d’avoir un “cadre juridique stable” au sujet de l’utilisation des pistes et des procédures de vol à l’aéroport national. Il craint l’éventualité d’autres actions en justice, après le rififi judiciaire au sujet de différentes routes de vol. Il plaide quant à lui pour une loi consacrée à ce sujet, qui ne devrait pas “bétonner” la situation actuelle, comme certains le craignent, mais bien définir la procédure qui devra être suivie pour instaurer une nouvelle route. Cela pourrait par exemple comprendre l’obligation d’exécuter une analyse de sécurité, ou de réaliser un rapport environnemental, etc.
“Si cette loi existe, ce sera plus difficile d’aller devant la justice quand une nouvelle route est introduite”, indique Decuyper. “C’est de cette manière que l’on obtient un cadre juridique stable.”