Au Havre, Christian Lacroix fait défiler lycéennes et salariées en vêtements recyclés

“On va s’en rappeler toute notre vie.” Entre stress et émerveillement, Élisa, 17 ans, lycéenne section mode, a défilé jeudi au Havre avec une trentaine d’autres top models d’un soir dans une robe faite de vêtements “recyclés” créée par le grand couturier Christian Lacroix. C’est non sans appréhension que les jeunes filles ont soudainement plongé dans le monde du mannequinat, devant un parterre de personnalités invitées par l’intellectuel Jacques Attali à l’occasion de la 5e édition du Forum de l’économie positive.

“Une rencontre improbable”, a estimé le maire (LR) du Havre Edouard Philippe en présentant l’événement dans un grand salon de l’Hôtel de ville.

Dans l’esprit du Forum, il s’agissait d’un “défilé solidaire”, tout à fait inédit en France, mêlant glamour et préoccupations sociales et écologiques.

L’événement “rassemble l’aspect formation, insertion, développement durable et création”, résume Laure du Pavillon, qui s’est impliquéee dans “Tissons la solidarité”, une structure associative regroupant à travers la France des chantiers d’insertion dans le domaine des vêtements recyclés.

Les vêtements ont été choisis par le créateur parmi ceux collectés par l’association havraise d’insertion “Le Grenier” qui emploie 56 personnes, dont certaines ont aussi défilé.

Puis Christian Lacroix a conçu une trentaine de tenues que des jeunes filles du lycée havrais Jules-Le-Cesne, préparant un bac pro mode, ont cousues elles-mêmes et qu’elles se sont engagées à porter pour le défilé.

Ovationné à la fin du défilé le créateur a félicité chaleureusement tous ses mannequins, certains très émus, distribuant bises et compliments.

Le grand couturier se déclare “passionné” par cette première expérience et se dit prêt à aller plus loin. “Approfondir cela, ça me plaîrait bien”, a-t-il dit à l’AFP.

“J’aimerais aller plus loin dans l’élaboration des mélanges de vêtements”, envisage-t-il, soulignant avec modestie les limites de ces premières créations qui ont été réalisées sur le temps scolaire, forcément contraint, des lycéennes, sans déborder sur les périodes de vacances.

Le travail sur des vêtements recyclés lui apparaît comme une voie d’avenir. “Je crois qu’on travaillera de manière éco-compatible que ce soit au niveau des matières, au niveau des pays où cela se fait, de la manière dont cela se fait, et il faudra jeter le moins possible et recycler sans cesse.

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16 septembre 2016 - 09h05