Attentats à Paris: le Conseil d'Etat se penchera jeudi sur la vidéosurveillance de Salah Abdeslam

Le détenu le plus surveillé de France, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos des attentats du 13 novembre, demandera demain/jeudi au Conseil d’État la suspension de sa mise sous vidéosurveillance en invoquant une atteinte grave à sa vie privée. Débouté de sa demande en première instance par le tribunal administratif de Versailles, Abdeslam a saisi un juge des référés, pour une procédure en urgence donc, de la plus haute juridiction administrative. Entre-temps, l’Assemblée nationale a voté le 20 juillet une base légale à la vidéosurveillance des détenus dans le cas de Salah Abdeslam.

“La question du caractère disproportionné et excessif de cette vidéosurveillance permanente demeure, malgré la modification de la loi”, estime toutefois Claire Waquet, avocate de Salah Abdeslam, même si, admet-elle, ce vote “réduit notre argument sur l’absence de base législative”. Prisonnier le plus surveillé de France, Salah Abdeslam, 26 ans, est détenu à l’isolement à Fleury-Mérogis (Essonne), la plus grande prison d’Europe, dans une cellule spécialement aménagée, sous la surveillance ininterrompue de caméras, deux dans sa cellule, d’autres dans sa salle de sport et pour ses promenades.

Dans son arrêt, le tribunal administratif de Versailles avait estimé que les attentats du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France, nécessitaient “la prise de dispositions exceptionnelles en vue de s’assurer contres les risques” d’évasion ou de suicide du seul membre encore en vie des commandos.