Attentats en Catalogne – Polémique en Espagne: pas de bornes anti-intrusion sur les Ramblas

L’absence de bornes anti-intrusion sur les Ramblas de Barcelone a généré un début de polémique en Espagne que la mairie juge hors de propos, deux jours après l’attentat meurtrier perpétré avec une camionnette sur cette avenue bondée. “Il n’y a pas lieu de parler aujourd’hui de ce qui aurait pu être évité avec une borne posée sur les Ramblas”, a dit la maire de la ville, Ada Colau, aux médias.

Depuis vendredi, réseaux sociaux et médias ont multiplié les articles sur cette absence, certains allant jusqu’à exiger la démission de la maire, qui aurait fait la sourde oreille aux recommandations de la police nationale. “Les auteurs de l’attentat voulaient tuer et s’ils n’avaient pas pu entrer par les Ramblas, ils l’auraient fait par un autre endroit, nous ne pouvons pas emplir une ville comme Barcelone de barrières”, a insisté la maire de la deuxième ville d’Espagne et la plus fréquentée par les touristes.

Surtout, la mairie a fait valoir que ce type de décisions étaient adoptées lors de réunions locales tripartites Etat-région-ville.

Le premier adjoint au maire, Gerardo Pisarello, avait écrit sur Twitter, dès le lendemain de l’attentat: “Que les choses soient claires. La mairie de Barcelone n’a jamais refusé de poser des bornes”. “Les mesures de sécurité antiterroriste sont déterminées par les responsables de l’Intérieur. La mairie collabore et applique ces instructions”, a-t-il ajouté.

Le ministère espagnol de l’Intérieur avait bien recommandé aux villes de poser des bornes anti-intrusion dans les endroits les plus fréquentés, selon la mairie. Mais le conseil local de sécurité – où sont représentés l’Etat, la région et la mairie – n’a pas souhaité ajouter des obstacles dans la zone des Ramblas, “parce qu’il y en avait déjà beaucoup – arbres, bancs, kiosques, lampadaires… – et en rajouter représentait un danger pour l’accès des véhicules d’urgence”, a expliqué à l’AFP une porte-parole de la mairie.

Pour sa part le ministre de l’Intérieur Juan Ignacio Zoido n’a pas voulu se laisser entraîner dans la polémique, soulignant que la police avait “recommandé” ce mobilier urbain et que la décision appartenait à “chaque mairie”.

Dans un pays en niveau d’alerte antiterroriste 4 sur 5 depuis 2015, Barcelone avait cependant appliqué d’autres mesures telles que la pose de barrières ou le renforcement des contrôles pour des concerts ou des festivités.

Le gouvernement a demandé samedi l’adoption de mesures supplémentaires, notamment pour renforcer encore la sécurité dans les lieux de grande affluence. Madrid a notamment installé de nouvelles jardinières en béton dans plusieurs rues du centre.