Attentats à Bruxelles – Le Comité P réfute les critiques à l'encontre de son rapport intermédiaire

Le Comité P, l’organe de contrôle des services de police, est dur avec la police lorsque cela est nécessaire, a déclaré son président, Yves Keppens, samedi soir lors du JT de la chaîne flamande VTM. Yves Keppens réagissait aux récentes critiques reprochant au Comité P d’avoir été trop sévère avec les services de police dans l’analyse de l’enquête sur les attentats de Paris. Il y a quelques jours, étaient révélées dans la presse les grandes lignes d’un rapport intermédiaire du Comité P relatif à l’enquête sur les attentats du vendredi 13 novembre à Paris. On pouvait notamment y lire que le dossier de surveillance des frères Abdeslam avait été classé sans suite, en avril 2015, en raison d’un manque d’effectifs.
Le rapport relève également plusieurs manquements qui ont permis à Salah et Brahim Abdeslam d’échapper à la surveillance dont ils auraient du faire l’objet. Auditionnés par la police début 2015 car soupçonnés de vouloir se rendre en Syrie, les deux frères étaient repartis libres sans être inculpés.
Des critiques ont toutefois été émises contre ce rapport jugé “trop à charge” et dépourvu de contextualisation. Cette semaine, la commission parlementaire de suivi des organes de contrôle des services de police et du renseignement a ainsi décidé à l’unanimité, majorité et opposition, de permettre aux services de police incriminés dans le rapport du Comité P de pouvoir répondre point par point. Ce n’est qu’en possession de leurs répliques que les députés analyseront, la semaine prochaine, le rapport sur le fond.
Ce samedi soir, le président du Comité P a donc défendu le rapport, concédant sa sévérité mais en justifiant son contenu par le fait que c’est précisément là le rôle d’un organe de contrôle comme le Comité P, selon Yves Keppens.
Il est exceptionnel que le président du Comité P s’exprime dans un média.
Vendredi, l’organe de contrôle des services de police avait d’ailleurs publié un communiqué pour indiquer qu’il se refusait à tout commentaire au sujet de son rapport intermédiaire.