Attentats à Bruxelles – Un syndicat demande de ne pas stigmatiser les bagagistes de Zaventem

Le syndicat socialiste UBT (Union Belge du Transport, FGTB) appelle, dans une lettre ouverte publiée vendredi, à ne pas stigmatiser les bagagistes de l’aéroport de Zaventem et à respecter des hommes et des femmes qui n’ont pas ménagé leurs efforts à la suite des attentats du 22 mars, qui “sont abasourdis d’apprendre ce que se dit ces derniers jours à leur propos” et qui “s’estiment traités injustement”. La lettre, signée par le président de l’UBT, Frank Moreels, s’adresse “aux ministres présentant les bagagistes de Zaventem comme infiltrés par des musulmans fondamentalistes, aux syndicats de police corporatistes jetant la suspicion sur les manutentionnaires” ainsi qu'”aux passagers leurrés et mal informés” et leur demande du respect envers les bagagistes.

“Si jamais il y avait quelques radicaux parmi les manutentionnaires, que les services de sécurité fassent leur travail. En effet, les radicaux n’ont rien à faire dans ces emplois cruciaux en matière de sécurité. Mais ne jetez pas le soupçon sur les bagagistes en tant que groupe”, poursuit le syndicat. “Il est possible que d’autres groupes de travailleurs, bien loin de l’aéroport, comptent peut-être aussi quelques individus musulmans radicalisés. Chez les professeurs d’Islam par exemple, parmi les travailleurs de Volvo, les chauffeurs des TEC ou de De Lijn, ou à la police… Faut-il pour autant les viser et les soupçonner globalement? Non. Il en va de même pour nos bagagistes. Ces travailleurs méritent eux aussi le respect et non la suspicion! “.

L’UBT rappelle les efforts fournis quotidiennement par chaque bagagiste, qui “transbahute 30 tonnes de bagages”, “quelle que soit la couleur de sa peau, quelle que soit son origine”, mais aussi le jour des attentats, en venant en aide aux blessés et en ne comptant pas leurs heures, ainsi que dans les jours qui ont suivi, dans les aéroports régionaux ou pour le redémarrage de Zaventem.

Le syndicat socialiste rappelle enfin que la sécurité est un thème que les représentants du personnel évoquent depuis longtemps au sein des différents CPPT et autres organes de concertation. “Jamais ils n’ont trouvé d’oreille attentive, la priorité allant au développement commercial de l’aéroport. Avec, dès lors, tous les risques qui en découlent en matière de sécurité. L’hyper flexibilité qui y est liée ne va pas non plus de pair avec la sécurité des passagers et des travailleurs. Plus les contrats sont instables, plus le screening est difficile”, dénonce encore l’UBT.