Attentat sur un marché de Noël à Berlin – L'Italie n'a pas identifié de "réseaux" soutenant Amri sur son territoire

Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a écarté jeudi à ce stade l’existence “de réseaux” en Italie soutenant Anis Amri, auteur présumé de l’attentat de Berlin, même si un procureur antiterroriste a expliqué que les milieux criminels du pays procuraient souvent “un support logistique”. “L’enquête n’a pas révélé de réseaux particuliers qu’Amri aurait eus en Italie”, a déclaré M. Gentiloni lors d’une conférence de presse de fin d’année à Rome. La police italienne enquête sur toutes les anciennes connaissances du Tunisien, abattu vendredi à 3h00 près de Milan lors d’un banal contrôle d’identité. L’homme de 24 ans, débarqué à Lampedusa en 2011, avait purgé une peine de prison de quatre ans en Sicile avant de mettre le cap sur l’Allemagne.

Plusieurs perquisitions ont été menées, en particulier dans des logements où il aurait été hébergé voici un an dans une zone agricole au sud-est de Rome, a-t-on appris mercredi soir de source policière. “L’Italie n’est pas seulement un lieu de passage pour les terroristes. Dans notre pays, il y a une offre de support logistique aux auteurs des massacres, consistant à leur fournir des papiers, des refuges, des appartements”, a expliqué le procureur italien aniterrorisme et antimafia Franco Roberti dans un entretien publié jeudi dans le quotidien La Repubblica.

De manière générale, sans lever le voile sur l’enquête, M. Roberti note que “les petits terroristes ont besoin d’aide de la part du milieu criminel”. “Je pense aux faux papiers et ce n’est pas un hasard que se soient créées à Naples, Caserte, Bari et Rome des centrales de fabrication de faux papiers pour les migrants”, ajoute-t-il.

Certaines personnes radicalisées trouvent aussi leurs financements dans ces trafics. “Les organisations terroristes sont aussi des organisations criminelles”, insiste le procureur en rappelant que l’organisation Etat islamique (EI) “pratique des activités typiquement mafieuses: le trafic international de drogue, celui des hydrocarbures de l’Irak, le trafic de migrants”.