Attentat à Nice – Nice, un terreau de radicalisation attiré par la tentation djihadiste

En France, la région de Nice, théâtre jeudi d’une attaque sanglante, est connue depuis plusieurs années pour abriter un foyer de radicalisation islamiste sur lequel a plané l’ombre d’un des principaux recruteurs français pour le djihad. L’attentat de Nice, qualifié de “terroriste” par les autorités, n’a pas été revendiqué à ce stade. Mais le choix du mode opératoire et d’une date hautement symbolique, le 14 juillet, jour de la fête nationale française, évoquent les consignes de groupes djihadistes comme Al-Qaïda ou l’organisation État islamique (EI). “On sait qu’à Nice, il y a un foyer de radicalisation”, note le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, le député socialiste Sébastien Pietrasanta. Confrontée aux départs de plusieurs jeunes vers la Syrie, la ville a déjà été dans le passé ciblée par la menace djihadiste.

Le 3 février 2015, quelques semaines après les attentats contre Charlie Hebdo, une policière et l’Hyper Cacher à Paris, Moussa Coulibaly, originaire de la banlieue parisienne, avait agressé au couteau trois militaires qui montaient la garde devant un centre communautaire juif à Nice. Après cette attaque, Nice est, hors région parisienne, “la seule zone en France où le dispositif de sécurité (est) réévalué, pour passer en alerte attentat”, souligne Sébastien Pietrasanta. Par ailleurs, Omar Omsen, de son vrai nom Oumar Diaby, considéré par les services antiterroristes comme un important recruteur de candidats au djihad en Syrie, est Niçois. Il serait un proche de Forsane Alizza, un groupuscule islamiste dissous en 2012 par le gouvernement. Auteur de vidéos de propagande, devenu un imam radical autoproclamé à Nice, il avait rejoint la Syrie en 2013. Il affirmait se battre pour Jabhat al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie. Alors qu’il avait fait circuler l’annonce de sa mort, il est réapparu début juin dans l’émission “Complément d’enquête” de la chaîne de télévision France 2.