Attentat à Nice – Le parquet antiterroriste de Paris saisi de 4 à 5 dossiers venant de Nice depuis le 14/07

Le tribunal de Nice a transmis au parquet antiterroriste de Paris quatre ou cinq dossiers concernant des personnes suspectées d’avoir des projets de commettre des attentats, depuis l’attaque du 14 juillet qui a fait 86 morts sur la Promenade des Anglais, a indiqué le parquet français. Ces dossiers, parmi lesquels celui d’un jeune converti à l’islam âgé de 19 ans, Sébastien J., issu d’une famille niçoise sans histoire et condamné à trois ans d’emprisonnement à Nice, sont une minorité parmi les 70 à 80 dossiers de radicalisation traités à Nice sur cette période.
“Une trentaine de condamnations ont été prononcées, parmi lesquelles une part non négligeable de mineurs”, a exposé à l’AFP le procureur Jean-Michel Prêtre. “Pour les majeurs, ce sont en général des peines d’emprisonnement qui s’échelonnent de quatre à six mois jusqu’à trois ans, et pour certains, avec mandat de dépôt (prison ferme, ndlr)”, a-t-il ajouté.
“Une petite partie des dossiers, quatre à cinq, ont été adressés au parquet antiterroriste de Paris car à l’occasion des enquêtes, ils se sont trouvées des personnes dont le comportement ou les paroles étaient particulièrement inquiétants quant à leurs intentions éventuellement terroristes”, a-t-il précisé.
Le cas du jeune Sébastien J., surveillé depuis 2015, est emblématique. “Tout le monde a vu à l’audience qu’il y avait dans son esprit des choses allant au-delà de la simple revendication de la légitimité d’une pensée religieuse radicale” et qu’il était “intéressé par les actes terrorisme eux-mêmes”, a souligné M. Prêtre.
Les autres dossiers transmis au parquet antiterroriste parisien concernaient des gens qui “laissaient comprendre qu’ils étaient dans le projet de commettre des attentats et allaient au-delà d’une simple vantardise” et “d’autres qui avaient déjà des projets plus précis et des lieux plus identifiés”.
A l’image des autres parquets de l’Hexagone, Nice a un magistrat entièrement dédié aux enquêtes sur des faits liés aux appels au jihad lancés par des organisations comme le groupe Etat islamique que la France combat en Irak et en Syrie.
Cela va “parfois jusqu’à la violence ou des annonces de violence, des apologies, des consultations habituelles de sites, des menaces avec des allusions à l’appartenance religieuse. La plupart de ces dossiers sont traités à Nice”, a-t-il dit.