Attaque chimique en Syrie – L'UE appelle la Russie à faire pression sur le régime syrien

La Haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE, Federica Mogherini, a indiqué jeudi soir dans une déclaration “condamner dans les termes les plus fermes” le raid aérien qui a dévasté mardi la ville de Khan Cheikhun, dans la province d’Idleb en Syrie, une attaque présumée chimique imputée aux forces du régime de Bachar al-Assad et qui a fait 86 morts, dont de nombreuses personnes montrant des signes d’empoisonnement dû au gaz. L’UE “exhorte le Conseil de sécurité des Nations Unies au rassemblement et à l’expression d’une condamnation ferme de l’attaque sur Khan Cheikhun”, précise le texte, qui demande également que le Conseil de sécurité mette en place une “enquête rapide, indépendante et impartiale” à ce sujet. L’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) est en train de rassembler et d’analyser toutes les informations disponibles, rappelle Bruxelles. Sans en attendre les conclusions, l’Europe se dit d’ores et déjà “très inquiète”, notant que “le régime syrien a déjà utilisé des armes chimiques précédemment, en 2015, tel qu’avait conclu le Mécanisme d’enquête conjoint ONU-OIAC dans ses rapports d’août et d’octobre”. “Dans ce contexte, l’UE tient à répéter qu’en tant que partie à la ‘Convention sur l’Interdiction des Armes Chimiques’, le régime syrien s’est explicitement engagé à s’abstenir d’utiliser des armes chimiques, et que le régime syrien est le premier responsable de la protection de sa population. L’UE appelle donc les alliés du régime, particulièrement la Russie, à exercer une pression adéquate dans ce sens”.
Rappelant que l’usage de substances chimiques en tant qu’armes constitue un crime de guerre, l’Europe qualifie aussi l’attaque de mardi de “flagrante violation du cessez-le-feu”, qui “souligne le besoin urgent d’un arrêt véritable et contrôlé” des hostilités. “L’UE appelle la Russie, la Turquie et l’Iran à concrétiser leurs engagements en tant que garants dans ce dossier”.
Au même moment que la publication de ce communiqué, les discussions battaient leur plein du côté des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi (dans la nuit de jeudi à vendredi en Belgique), parmi lesquels un troisième projet de résolution semblait circuler. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni mercredi en urgence au sujet de l’attaque chimique présumée, avant de repousser le vote d’une éventuelle résolution de condamnation pour donner le temps aux Occidentaux de tenter d’infléchir la position de la Russie, principal soutien de Bachar al-Assad.

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07 avril 2017 - 02h55