Arménie : des manifestants attaquent à coups de pierres des policiers

Des manifestants ont attaqué mercredi à coups de pierres des policiers à Erevan, furieux de la façon dont le gouvernement arménien gère l’occupation depuis quatre jours par des hommes armés liés à l’opposition d’un bâtiment de la police où il ont pris des otages, a constaté un journaliste de l’AFP. Déployés aux abords de l’immeuble dans lequel est retranché le groupe d’assaillants avec les quatre personnes qu’il y retenait toujours dans la soirée, les membres des forces de l’ordre ont riposté à l’aide de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes.
Ils étaient pris à partie par la foule qui demandait aux autorités de régler de manière pacifique la prise d’otages.
“Beaucoup de policiers ont été blessés” dans ces heurts, a affirmé, sans autres précisions, à l’AFP le chef-adjoint de la police arménienne, Samvel Hovhannissian. “45 personnes ayant subi des blessures ont été hospitalisées, dont 25 policiers”, a de son côté annoncé le ministère de la Santé.
Le mouvement de contestation se poursuivait aux premières heures de la journée de jeudi : quelque 2.000 manifestants étaient toujours présents sur les lieux où ils avaient érigé des barricades face aux membres de la police antiémeutes.
Plus de 1.500 personnes étaient déjà descendues dans les rues de la capitale arménienne lundi pour les mêmes raisons.
Dimanche matin, un groupe d’hommes armés liés à un opposant emprisonné, Jiraïr Sefilian, avait fait irruption dans un bâtiment de la police à Erevan, tuant un policier, prenant plusieurs otages et réclamant la démission du président Serge Sarkissian.
Jiraïr Sefilian a été arrêté en juin pour détention d’armes et accusé d’avoir voulu occuper des bâtiments gouvernementaux et des centres de télécommunication. Critique féroce du gouvernement, il avait déjà été arrêté en 2006 et emprisonné pendant 18 mois après avoir appelé à “renverser le gouvernement par la violence”. Il avait aussi été brièvement arrêté pour tentative de coup d’Etat en 2015 avant d’être libéré.
Ancien militaire, Serge Sarkissian a été élu en 2008 à la tête de l’Arménie, un pays caucasien de 2,9 millions d’habitants, et son élection, contestée par l’opposition, avait provoqué des émeutes qui avaient fait 10 morts.

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21 juillet 2016 - 02h35