Argentine: mandat d'arrêt levé pour la présidente des Mères de la place de mai

La justice argentine a annulé vendredi le mandat d’arrêt contre la présidente des Mères de la place de mai, Hebe de Bonafini, dans le cadre d’une enquête sur un détournement de fonds impliquant l’ONG. Jeudi, un juge avait ordonné la détention de la dirigeante de 87 ans, ce qui avait provoqué un tollé tant elle est une figure de la lutte contre la dictature.
Après deux refus successifs, Hebe de Bonafini a finalement consenti vendredi à être entendue par le juge Marcelo Martinez de Giorgi, qui a aussitôt levé l’ordre de détention.
Hebe de Bonafini avait échappé la veille à une interpellation alors que des dizaines de policiers étaient postés devant le siège de son organisation. Elle est montée dans un minibus et son chauffeur a trompé la vigilance des forces de l’ordre en empruntant un trottoir, des militants formant une barrière humaine entre les policiers et le minibus.
Le juge Marcelo Martinez de Giorgi, qui a repris l’instruction du dossier voici quelques mois, enquête sur des irrégularités dans la construction de logements sociaux du programme Sueños Compartidos (Rêves partagés), initiative de l’organisation des Mères de la place de mai.
Jusqu’ici, ni Mme Bonafini ni les autres militantes n’ont été inculpées, la justice ayant estimé qu’elles avaient été abusées par leur ancien fondé de pouvoir, Sergio Schoklender.
Chaque jeudi vers 15h00 depuis 1977, Mères et Grands-mères de la place de mai se réunissent devant le palais présidentiel pour réclamer que la lumière soit faite sur le sort des milliers de disparus de la dictature militaire (1976-1983).
Hebe de Bonafini, dont deux fils ont disparu, est une des fondatrices du mouvement.