Argentine: l'ex-présidente Kirchner de retour en politique

Cristina Kirchner vient d’effectuer officiellement son retour en politique, en briguant un mandat de sénatrice aux élections d’octobre. A 64 ans et après un an et demi en retrait de la vie politique, elle reste populaire en Argentine, malgré des accusations de malversations, et pourrait à nouveau postuler à la présidence, en 2019. Première dame quand son mari Nestor Kirchner était à la tête du pays (2003-2007), puis présidente de 2007 à 2015, cette ancienne avocate a déjà siégé au Congrès. De 1997 à 2001 comme députée, puis de 2001 à 2007 comme sénatrice. Brillante oratrice, elle s’érige en rempart face à ce qu’elle dénonce comme le “néo-libéralisme” du président de centre-droit Mauricio Macri, qui lui a succédé fin 2015. Pour n’avoir de compte à rendre à personne, elle vient de fonder son propre parti, Unité citoyenne.
Elle est actuellement mise en examen dans plusieurs affaires de corruption dans lesquelles sont également soupçonnés des ministres de son gouvernement et un homme d’affaires proche du couple Kirchner, Lazaro Baez. Mais ses sympathisants ne semblent pas lui en tenir rigueur. Assurée d’être élue, elle décrocherait une précieuse immunité parlementaire qui, certes, ne lui éviterait pas les tracas judiciaires, mais la protégerait d’un emprisonnement en cas de condamnation.
L’ex-président Carlos Menem (1989-1999) a créé un précédent en la matière. Condamné à une peine de prison dans le cadre d’un trafic d’armes vers la Croatie et l’Equateur, le sénateur ne peut pas être incarcéré. Et il sera à nouveau candidat en octobre, à 86 ans.