Arabie: des manifestants chiites scandent "mort" à la famille royale saoudienne

Des manifestants saoudiens chiites ont appelé vendredi à la “mort” de la famille royale Al-Saoud lors d’un rassemblement dans l’est de l’Arabie saoudite, pour protester contre l’exécution du dignitaire chiite Nimr al-Nimr, a rapporté un témoin. Cette manifestation parachève une semaine de troubles dans la ville côtière d’Awamiya (est), sur le Golfe Persique, d’où était originaire le cheikh Nimr. La minorité chiite d’Arabie saoudite est concentrée dans l’est du pays et se plaint de discrimination dans ce pays majoritairement sunnite.

“Mort à la famille Al-Saoud”, ont scandé les manifestants, en brandissant des armes, selon un témoin.

Des photos de la manifestation montrent des centaines de personnes, nombre d’entre elles vêtues de noir.

Les manifestants arboraient également des drapeaux noirs et des photos du cheikh exécuté, figure de proue de la contestation contre le régime saoudien en 2011, dans la foulée des printemps arabes, qui s’était en grande partie déroulée à Qatif, dans l’est.

Selon un habitant d’Awamiya, la mort du cheikh Nimr, considéré comme un activiste pacifique par la communauté chiite, pourrait mener à davantage de chaos dans les rues.

Les protestataires ont brûlé des pneus et des ordures dans les rues, tandis que des tirs et des explosions ont régulièrement eu lieu cette semaine, a indiqué un autre résident de la région. Selon lui, des petits groupes d'”activistes” sont responsables des heurts dans la rue, à laquelle s’oppose la majorité de la communauté, dont le frère du cheikh al-Nimr.

“Nous n’avons pas besoin d’une seule goutte de sang”, a déclaré Jaffar al-Nimr, ajoutant toutefois: “A Qatif, la plupart des gens sont en colère”.

La famille al-Nimr a reçu des milliers de personnes venues présenter leurs condoléances au cours des derniers jours, a-t-il indiqué.

Par ailleurs, plusieurs incidents violents ont été rapportés cette semaine dans la région, selon l’agence de presse saoudienne SPA.

Le cheikh al-Nimr et trois autres chiites faisaient partie des 47 personnes condamnées à mort pour “terrorisme” et exécutées samedi.

Cette exécution a été critiqué par Amnesty International et a provoqué la colère des chiites qui ont protesté dans de nombreux pays musulmans et attaqué les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran, grand rival de Riyad dans la région.

En conséquence, l’Arabie saoudite et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Iran.

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08 janvier 2016 - 19h50