Après le Brexit, Juncker plaide pour une Europe à plusieurs vitesses

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a plaidé jeudi pour une Europe à plusieurs vitesses, face à la crise qui ébranle les 28 après le vote britannique en faveur du Brexit. “Est que nous voulons avancer à 28? Ou est-ce qu’il ne faudrait pas que ceux qui veulent avancer plus rapidement puisse le faire sans gêner les autres, en mettant en place une construction plus structurée, ouverte à tout le monde”, s’est interrogé M. Juncker lors d’une conférence à l’Université catholique francophone de Louvain-la-Neuve (UCL), près de Bruxelles.
“L’heure n’est plus à s’imaginer que nous pourrions tous faire la même chose ensemble”, a reconnu M. Juncker devant des étudiants en droit de l’UCL, dans son intervention consacrée à “L’Europe: une vision d’avenir”.
“Je plaiderai en ce sens au cours des journées à venir”, a-t-il précisé, alors que la Commission doit publier prochainement un “Livre blanc” avant le sommet européen du 25 mars à Rome qui marquera le 60e anniversaire du Traité fondateur de l’UE. Un sommet à 27, donc sans le Royaume-Uni, hautement symbolique au moment où l’Union est ébranlée par des crises à répétition.
“Il faudrait qu’au moment de la commémoration de Rome (…), sur base d’un ‘papier blanc’ que la Commission va publier probablement en cours de semaine prochaine, essayer de se mettre d’accord sur l’essentiel”, a poursuivi le chef de l’exécutif européen.
“Ceux qui sont d’accord pour faire le plus grand nombre de choses ensemble, qu’ils se mettent d’accord sur ce qui est essentiel à faire, qu’ils soient 15 ou 28”, a-t-il insisté avant d’ajouter: “Et ça peut varier d’un sujet à l’autre”, défense, politique économique, etc.
Reprenant un thème qu’il avait déjà abordé lors d’une conférence prononcée le 9 décembre à Maastricht (Pays-Bas), M. Juncker a évoqué une “orbite” différente pour les pays européens qui veulent plus ou moins d’intégration.
“Je crois qu’il faut s’imaginer le continent en cercles concentriques”, a expliqué le chef de la Commission, souhaitant qu’il y ait “autour du centre de l’Europe une orbite où peuvent prendre place ceux qui n’aiment pas partager toutes les ambitions des autres”.
“J’y vois le Royaume-Uni, par exemple, la Turquie et d’autres qui ne le savent pas encore”, a-t-il conclu.
La Première ministre britannique, Theresa May, s’est engagée à déclencher formellement la procédure de divorce avec l’Union européenne avant la fin mars.