Amnesty remet une pétition à l'ambassade turque pour libérer les journalistes écroués

Une dizaine de militants d’Amnesty International se sont rassemblés mercredi matin devant l’ambassade turque à Bruxelles, en cette journée mondiale de la Liberté de la presse, pour demander la libération de plus de 120 journalistes emprisonnés à la suite du coup d’Etat manqué en juillet dernier. Deux activistes de l’organisation de défense des droits humains ont ensuite remis à un membre du personnel de l’ambassade les quelque 18.000 signatures récoltées en Belgique dans le cadre de la campagne #FreeTurkeyMedia. Sous le slogan “Le journalisme n’est pas un crime”, et avec un skydancer géant pour appuyer leur message, les activistes ont rappelé l’importance de la presse et de la liberté d’expression, “essentielles au fonctionnement d’une société pluraliste”. La violente tentative de coup d’Etat menée en juillet dernier a été attribuée par le président Erdogan et son gouvernement aux partisans du prédicateur Fethullah Gülen. “S’en est suivie l’instauration de l’état d’urgence pendant laquelle les journalistes ont été la cible d’une campagne de répression sans précédent pour tous les médias d’opposition. Il y a actuellement plus de 120 journalistes emprisonnés et plus de 160 organes de presse fermés et on remarque que l’espace accordé à la dissidence se réduit chaque jour un peu plus”, explique une militante.

Le rassemblement d’aujourd’hui visait donc à attirer l’attention sur la situation en Turquie. Il visait aussi à remettre une pétition à l’ambassade dans laquelle les signataires demandent la libération de tous les journalistes emprisonnés. “En principe, l’ambassade enverra cette pétition à Ankara”, indique Jenny Vanderlinden, coordinatrice Turquie de la section belge francophone d’Amnesty International. “Nous espérons que tous les journalistes, qui se retrouvent en détention provisoire, pour beaucoup sans savoir ce qu’on leur reproche, soient libérés. Nous demandons aussi que leur procès soit équitable et que leurs conditions de détention soient conformes au droit international”, poursuit-elle.

La mobilisation était suivie par une rencontre avec deux journalistes turcs en exil en Europe.