Amnesty appelle le futur gouvernement wallon à ne plus vendre d'armes à l'Arabie saoudite

Amnesty International presse le nouveau gouvernement wallon de suspendre les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. L’organisation de défense des droits humains regrette que la déclaration de politique régionale dévoilée le 25 juillet dernier “ne fasse nullement référence aux relations commerciales qu’entretient la Région wallonne avec certains États qui violent en toute impunité les droits humains, et plus particulièrement l’Arabie saoudite.” L’organisation demande à la nouvelle majorité de mener une politique qui soit cohérente avec la résolution votée en juin dernier qui réclame la suspension des ventes d’armes à l’Arabie saoudite. La Région wallonne est, en effet, la seule compétente dans l’octroi des licences d’exportation, rappelle Amnesty International.

“On ne peut que regretter que dans la déclaration, le nouveau gouvernement s’engage à intégrer le commerce dans un cadre régulé, sans faire référence au Traité qui régit le commerce des armes et que viole la Région wallonne lorsqu’elle vend des armes à l’Arabie saoudite notamment”, s’offusque Valérie Michaux, coordinatrice des campagnes et de la communication de la section belge francophone de l’ONG.

La Belgique a ratifié le Traité sur le commerce des armes. Ce qui l’engage à interdire le transfert d’armes lorsque – en tant que pays exportateur – elle a connaissance du risque de violations graves des droits humains et du droit humanitaire.

Amnesty International rappelle par ailleurs au nouveau gouvernement que, dans le cadre du décret wallon relatif à l’importation, au transit et au transfert d’armes civiles, les critères garantissant le respect des droits humains ne sont pas respectés. L’organisation regrette le manque de lisibilité, de transparence, de publicité et de périodicité accompagnant les décisions de délivrance de licences.

“Cinq ans après l’adoption de ce décret, nous demandons au nouveau gouvernement la mise en place d’un régime de contrôle efficace et transparent, comme le requiert d’ailleurs le Traité sur le commerce des armes qui exige une clarté sur le destinataire final et des précisions sur le volume envoyé aux forces de sécurité des pays concernés”, conclut Mme Michaux.