Allemagne: après la grève, accord salarial pour les fonctionnaires

Les salariés de la fonction publique allemande vont être augmentés de 4,75% sur deux ans en vertu d’un accord salarial trouvé vendredi soir, après une grève d’avertissement qui a perturbé le transport aérien mercredi, a-t-on appris de sources concordantes. L’accord, trouvé entre l’Etat fédéral et les communes d’un côté et le syndicat des services Verdi, prévoit pour quelque 2,14 millions de personnes une hausse de salaire de 2,4% cette année, puis de 2,35% en 2017, a indiqué le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière à l’issue du troisième round de négociations conduites depuis jeudi à Potsdam, près de Berlin, saluant un accord “juste”.
“Le résultat est un compromis qui augmente clairement les salaires, renforce le pouvoir d’achat et contribue à rendre la fonction publique plus attractive”, s’est félicité dans le communiqué Frank Bsirske, qui a conduit les négociations pour Verdi. Le syndicat réclamait initialement 6% d’augmentation.
Quelques jours avant ces négociations, Verdi avait appelé à une grève d’avertissement qui avait perturbé de nombreux secteurs, comme le ramassage des ordures ou les crèches, et faisait suite à des actions similaires dans les hôpitaux et les mairies.
Le mouvement avait aussi largement perturbé le transport aérien, conduisant à l’annulation de 1.200 vols. Des dizaines de milliers de passagers avaient aussi été retardés.
Plus largement, le front social se durcit en Allemagne : vendredi, environ 110.000 salariés ont perturbé l’industrie, automobile notamment, avec des grèves d’avertissement orchestrées par le syndicat de la métallurgie IG Metall, sur fond de négociations salariales enlisées pour quelque 3,4 millions de salariés. IG Metall réclame 5% de hausse de salaire et n’a pas trouvé de compromis avec le patronat.
L’Allemagne, qui a fait de la modération salariale une pierre angulaire de son marché du travail pendant plus de 10 ans, commence à connaître des hausses plus prononcées ces dernières années. De quoi soutenir la consommation de la première économie européenne, qui a désormais pris le relais des exportations comme principal moteur de croissance.