Ai Weiwei va exposer des barrières à New York contre le protectionnisme

L’artiste dissident chinois Ai Weiwei va installer des dizaines de barrières dans New York début octobre pour dénoncer l’émergence du protectionnisme dans le monde, un dispositif commandé par la fondation new-yorkaise Public Art Fund. Agé de 59 ans, Ai Weiwei met régulièrement son art au service de son engagement citoyen et politique.

A l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée, depuis le 17 mars, à Prague, il a dévoilé une installation intitulée “La Loi du Voyage” qui consiste en un canot pneumatique de 70 mètres de long avec, à son bord, 258 personnages de réfugiés, sans visage.

Pour attirer l’attention sur le sort des migrants, il a également recouvert les colonnes de la Konzerthaus de Berlin, où il vit, de 14.000 gilets de sauvetage orange récupérés sur l’île grecque de Lesbos.

A New York, Ai Weiwei va installer des barrières stylisées un peu partout dans la ville où il a vécu de 1983 à 1993.

Certains travaux seront placés dans des lieux emblématiques comme la Doris C. Freedman Plaza, à l’extrême sud-est de Central Park, ou l’école d’architecture et d’ingénieur Cooper Union, située dans l’East Village, mais aussi sur des abribus, a indiqué le Public Art Fund, dans un communiqué publié lundi.

“La barrière a toujours été un instrument de l’aménagement politique du territoire”, a commenté, dans le communiqué, l’artiste chinois, pour qui ce terme “évoque des associations” avec les mots “frontière”, “sécurité” et “voisin”, “qui sont liés à l’environnement politique actuel”.

A travers ce projet, il veut rappeler que “si les barrières sont utilisées pour nous diviser, nous sommes tous semblables”. Cette série d’installations sera visible à partir du 12 octobre et jusqu’au 11 février 2018.

Elle est intitulée “Good Fences Make Good Neighbors” (les bonnes barrières font les bons voisins), une expression tirée du poème “Mending Wall” du poète américain Robert Frost, qui évoque le besoin de mettre des barrières au sein d’une société.

Le Public Art Fund, qui fête ses 40 ans cette année, est une fondation financée uniquement par des dons privés. Elle permet à des oeuvres qui s’inscrivent dans le paysage urbain d’être créées pour la ville de New York.

L’artiste britannique Anish Kapoor avait installé dans ce cadre un immense miroir de 20 tonnes au Rockfeller Center, en 2006.

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27 mars 2017 - 19h15