Afrique du Sud: cambriolage suspect à la Cour constitutionnelle

Un cambriolage suspect samedi dans les bureaux du président de la Cour constitutionnelle a déclenché en Afrique du Sud une bataille d’accusations entre l’opposition et le gouvernement qui venait d’être sévèrement critiqué par la Cour. Des cambrioleurs ont visité samedi les bureaux à Johannesburg du juge Mogoeng Mogoeng et emporté quinze ordinateurs contenant des informations sensibles au sujet de 250 juges sud-africains, selon les autorités sud-africaines.
Un des leaders de l’opposition de l’Alliance démocratique (DA), John Steenhuisen, n’a pas hésité à accuser le ministre de la Sécurité David Mahlobo d’être derrière le cambriolage. “Je parie que c’est Mahlobo… Manoeuvres d’intimidation de la justice”, a tweeté le député de l’opposition. “Il est particulièrement troublant que ce cambriolage soit intervenu au lendemain d’une sévère mise en garde de la Cour constitutionnelle”, affirme de son côté un communiqué de la DA.
La veille du cambriolage, la Cour constitutionnelle, présidée par le juge Mogoeng, a sévèrement critiqué le gouvernement, dominé par le Congrès national africain (ANC), pour son rôle dans une crise menaçant le paiement des allocations sociales de 17 millions de personnes. La Cour avait dénoncé “la conduite extraordinaire” de certains responsables qui, selon elle, n’ont rien fait pour trouver une solution à ce problème né de l’expiration fin mars d’un contrat avec une société privée chargée du versement de ces allocations aux retraités, chômeurs et handicapés.