Affaire Grégory: confrontation stérile entre Murielle Bolle et son cousin

La confrontation organisée vendredi à Dijon entre Murielle Bolle et un de ses cousins n’a pas apporté de percée dans l’enquête, “chacun des protagonistes” étant resté “sur ses positions”, a indiqué le procureur général Jean-Jacques Bosc. La justice a confronté le témoignage de Murielle Bolle à celui de son cousin, Patrick F. Ce dernier a été déterminant dans la mise en examen de la cousine de la famille Villemin.

Par cette confrontation, la justice s’est penchée une nouvelle fois donc sur cette fin de journée du 5 novembre 1984, un tournant de l’affaire Grégory. Celle qui avait 15 ans à l’époque a-t-elle subi des violences familiales ce soir-là, entraînant la rétractation de son témoignage incriminant son beau-frère Bernard Laroche? C’est ce qu’affirme ce parent, qui a récemment témoigné pour la première fois, et que conteste Murielle Bolle.

À l’époque, l’adolescente avait fini par dire aux gendarmes qu’elle était dans la voiture de son beau-frère, passé prendre Grégory le 16 octobre 1984, jour de sa mort, avant de le déposer, pensait-elle, chez des amis des parents de l’enfant.

Le 5 novembre, Murielle Bolle avait répété ses déclarations devant le juge d’instruction, qui décidait en conséquence d’inculper et écrouer Laroche. Mais le lendemain, après une nuit en famille, elle était revenue avec sa mère pour se rétracter, disant avoir parlé sous la contrainte des gendarmes.

Le cousin de Murielle Bolle affirme qu’il était présent lors de cette fameuse soirée. Il décrit aux gendarmes “une scène insoutenable”, un “lynchage” de la jeune fille qui “a pris énormément de gifles par les membres de sa famille”, selon des extraits de procès-verbaux d’audition publiés par Le Monde.

Si les enquêteurs considéraient déjà comme “établi” que Murielle Bolle avait été “malmenée” par sa famille, le cousin ajoute avoir reçu ce soir-là ses confidences: elle lui aurait avoué avoir bel et bien assisté à l’enlèvement. Murielle Bolle, qui a aujourd’hui 48 ans, a été mise en examen fin juin pour enlèvement suivi de mort et placée en détention provisoire. Mais elle a maintenu jusqu’ici sa version des faits: elle n’était pas dans la voiture de Laroche et n’a subi aucune violence de la part de sa famille.

En discréditant le témoignage de son cousin, les avocats de Murielle Bolle veulent faire un pas vers sa mise hors de cause, avant de plaider sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, le 4 août, devant la chambre de l’instruction de Dijon.

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28 juillet 2017 - 20h05