Absente du piétonnier, la voiture reste omniprésente dans le débat

La création d’une zone piétonne sur les boulevards du centre, le 29 juin dernier, s’est soldée par la disparition des voitures sur les quelques centaines de mètres de l’axe par lequel nombre d’entre elles transitaient pour rejoindre le nord et le sud de la capitale, mais depuis cette date, l’auto est restée au coeur du débat notamment à travers le plan de mobilité mis en place parallèlement par la Ville de Bruxelles dans le Pentagone. La “Plate forme Pentagone” qui regroupe nombre d’associations de l’environnement et de comités d’habitants plaide pour une plus large concertation et rappelle que différents scénarii alternatifs au piétonnier tel que configuré sont envisageables sans grands frais.

Au-delà du piétonnier dont elle critique moins le principe que la localisation, elle est plus offensive contre le plan Mobilité qui accompagne la création du piétonnier. Celui-ci repose, selon elle, sur la création d’un “mini-ring” pour voitures autour de la zone piétonne à travers des rues trop étroites pour absorber un trafic élevé et la pollution qu’il engendre. Ce trafic est insuffisamment découragé par les mesures de la Ville qui a pour le surplus pris la décision de principe de créer des parkings souterrains supplémentaires, avant d’y renoncer, faute d’intérêt du privé.

La plate-forme a introduit un recours en suspension et en annulation du permis d’urbanisme devant le Conseil d’Etat qui devrait prendre une première décision au début de la semaine prochaine.

Par ailleurs, nombre de critiques portent sur l’absence d’information sur la disponibilité de places dans les parkings existants. La Région bruxelloise a promis de procéder à l’installation de panneaux digitaux notamment sur la Petite Ceinture à l’automne.

Selon la cheffe de file de l’opposition écologiste à la Ville, et ex-députée régionale Marie Nagy, le défaut d’anticipation sur ce volet-là du dossier est imputable à la Région. La demande de ce type d’équipement existe depuis le début des années 2000.