60 ans du Traité de Rome – "Nous n'avons plus le droit à l'immobilisme"

Le Premier ministre Charles Michel, depuis longtemps un ardent défenseur d’une coopération renforcée entre de plus petits groupes de pays membres, s’est dit satisfait samedi de l’adoption à Rome par les chefs d’Etat et de gouvernements européens d’une déclaration solennelle sur l’avenir de l’Europe. Le texte permet désormais aux membres d’agir “si nécessaire à des rythmes différents”. “Si nous devons toujours être d’accord entre nous, ça comporte un risque d’immobilisme. Or nous n’avons plus le droit à l’immobilisme. Il est de notre devoir de prendre des décisions”, a déclaré M. Michel. Une collaboration renforcée entre neuf Etats membres voire plus est désormais chose possible au sein de l’Union européenne. Ce nouveau départ est considéré comme très important symboliquement puisque la feuille de route signée samedi par l’Europe des 27 ouvre la porte à une Union à “différents rythmes”. “Je suis content que ce soit aujourd’hui une possibilité”, a réagi Charles Michel à Rome. “Ces deux dernières années, j’ai eu trop souvent le sentiment que nous n’étions pas capables de réagir rapidement aux situations de crise. Si nous devons toujours être d’accord entre nous, ça comporte un risque d’immobilisme. Or, nous n’avons plus le droit à l’immobilisme. Il est de notre devoir de prendre des décisions.”

L’intention reste toujours de trouver un compromis entre tous les Etats membres, précise toutefois M. Michel, “mais si ce n’est pas possible et que trois, quatre ou cinq pays ne sont pas d’accord, alors un groupe de pays doit pouvoir prendre des décisions ensemble afin notamment d’assurer notre développement économique, notre cohésion sociale et notre sécurité.”

Charles Michel, qui considère le passage du texte sur les coopérations renforcées comme une “victoire diplomatique de la Belgique”, se retrouve également dans le reste du document. “Je constate qu’il faut reconstruire l’espoir au niveau européen. Et c’est le but de cette déclaration: définir un cadre pour les dix prochaines années. Nous pouvons à nouveau faire apprécier la plus-value du projet européen à la population en lui donner des réponses concrètes sur ses tracas quotidiens”.

Malgré l’enthousiasme qui régnait samedi dans la ville éternelle, Charles Michel garde les pieds sur terre. “Je ne suis pas naïf. Je sais qu’à l’heure actuelle, l’Europe fait face à des nombreuses difficultés. La pauvreté est une réalité. Les jeunes qui peinent à trouver du boulot, également. Mais le moment est propice pour être motivé, positif et volontaire.”