1er mai: "Ne laissons pas le débat sécuritaire occulter tous les autres", clame Rudy Demotte

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a demandé dimanche, à l’occasion de la Fête du travail, de ne pas laisser le débat sécuritaire occulter le métissage des cultures et le vivre-ensemble. “La bête radicale, fasciste ou intégriste se nourrit de la misère”, a affirmé M. Demotte, lors de son discours du 1er mai à Basècles. A ses yeux, les causes de la violence dans la société sont certes liées à l’intolérance, au dogme politique et aux extrémistes religieux, mais aussi au sentiment d’injustice né des écarts de richesse entre régions, pays et entre classes sociales.

A la tribune, le chef du gouvernement francophone a lu la lettre écrite il y a 17 ans par Yaguine et Fodé, les deux enfants guinéens qui ont été retrouvés congelés, à Bruxelles, dans le train d’atterrissage d’un avion par lequel ils espéraient rejoindre l’Europe. “Où sont nos valeurs? Dans les propos de haine qu’on lit sur les miséreux migrants, dans les propos dénigrants sur les personnes sans emploi? Je suis révolté des jugements qu’on porte sur les plus faibles”, a lancé M. Demotte.

Évoquant le Luxleaks, les Panama Papers, la taxe pour les diamantaires, etc, il a estimé que rien n’était fait pour “mobiliser les plus grands profiteurs dans le sens du partage”. Pour Rudy Demotte, il y a donc urgence à construire un nouveau projet de société, qui réhabilite la force de la politique face à l’économie et réinstaure le dialogue entre les dynamiques participatives et la démocratie représentative.